C'est Lorelei : Box for Buddy, Box for Star Critique de l'album

Contempler Stonehenge, c’est témoigner de la capacité humaine d’ingéniosité. Pour l’auteur-compositeur Nate Amos, qui enregistre sous le nom de This Is Lorelei, une rencontre avec la structure mégalithique a changé sa vie : elle l’a convaincu d’arrêter de fumer de l’herbe. La perspective d'abandonner une habitude à laquelle il s'était livré presque tous les jours pendant 15 ans était intimidante, mais Amos a décidé de canaliser son énergie agitée dans l'écriture de chansons. C'était peut-être le manque d'herbe ; peut-être qu'Amos s'appuyait sur le récent succès de ses divers autres projets ; peut-être que ces roches néolithiques lui ont transmis quelque chose de magique. Quoi qu'il en soit, l'album qui en résulte, Boîte pour copain, boîte pour étoileest un ensemble de chansons merveilleusement conçues et merveilleusement aventureuses, à la fois sérieuses et agréablement drôles.

Amos a eu sa révélation à Stonehenge lors d'une tournée avec Water From Your Eyes, avec qui il crée de l'art-pop d'une grande netteté ; il est également la moitié du duo fantaisiste My Idea avec Lily Konisberg de Palberta. Mais Amos publie de la musique solo sous le nom de This Is Lorelei depuis des années, traitant le pseudonyme comme un fourre-tout pour les expériences et l'écriture de chansons non filtrées, et téléchargeant sur Bandcamp des dizaines de sorties remontant à une décennie. De cette façon, il partage une sorte de parenté musicale avec Alex G, un autre auteur-compositeur prolifique qui a commencé à publier des lots d'enregistrements de chambre sur Bandcamp et qui, comme Amos, combine l'amour du bruit avec l'écriture de chansons à l'américaine. (Quant à la parenté musicale littérale d'Amos : son père est un musicien de bluegrass chevronné dont l'influence peut être entendue dans les moments nostalgiques de l'album.)

Boîte pour copain, boîte pour étoile C'est la première fois qu'Amos entreprend d'écrire un véritable album This Is Lorelei. Se concentrant sur une composition de chansons classiques et robustes, Amos a joué, chanté ou échantillonné lui-même tout ce qui figure sur le disque, et son appétit est vaste ; il y a un tarif d'auteur-compositeur-interprète, de la pop Auto-Tuned, des cordes échantillonnées, un intermède méditatif au piano. Alors que le souci du détail d'Amos transforme les chansons de Water From Your Eyes en morceaux de chaos délicieux, ici ses fioritures sont plus accessibles, sinon moins habiles : les grands accords de rock classique qui interviennent après le premier couplet de « A Song That Sings ». About You », les touches scintillantes de « My Boy Limbo », la mélodie vocale onirique de « Two Legs ».

Ses paroles plaintives sur la romance et le chagrin d’amour ont une qualité émotionnelle étonnamment simple. « Mon amour, si tu disais que tu as besoin de deux jambes/je te donnerais les miennes », promet-il sur « Two Legs » ; sur « Une chanson qui chante sur toi », il pleure : « Toutes ces villes se ressemblent sans toi ». Mais même dans leurs moments les plus sincères, ses chansons restent l’œuvre identifiable d’un idiot. « Dancing in the Club » contient une référence aux « Babylon Sisters » de Steely Dan et un riff de guitare qui canalise « What's My Age Again ». (Amos affirme que Blink-182 l'a « sauvé » et lui a appris à valoriser les chansons « rapides, entraînantes et simples ».) Les premiers instants de l'album sonnent comme un rideau se levant sur une honky-tonk, une guitare en acier et grattée. -la bande originale d'un duo émouvant entre deux amants qui se séparent, sauf que c'est Amos qui chante les deux parties, et c'est en fait une chanson sur un cow-boy qui se fait enlever par un ange.