Cory Hanson: Critique de l’album Western Cum

Le rock classique, tel qu’il nous est parvenu depuis des décennies de diffusion radiophonique, est moins un genre défini qu’une ambiance sans soucis, une invitation à revivre avec bonheur des gloires passées réelles ou imaginaires. Le troisième album solo du leader de Wand, Cory Hanson, peut sembler au premier abord une tentative de rejoindre cette tradition – Neil Young, les Allman Brothers et Thin Lizzy ne sont que quelques-uns des chevaux de bataille de la radio FM auxquels son jeu et son chant évoquent – mais Sperme occidental n’est pas vraiment un album de rock classique. (D’une part, ce titre NSFW ferait probablement virer votre équipe locale de Morning Zoo pour l’avoir dit à l’antenne.) Alors que le disque porte toute l’euphorie chargée de guitare et l’esprit insouciant d’un incontournable du rock des années 70, les vignettes lyriques absurdes et contre-intuitives de Hanson les arrangements n’induisent pas exactement un sentiment paisible et facile. Sperme occidental est un album de road trip parfait, mais c’est celui qui encourage les accélérations soudaines, les virages serrés à gauche et les embardées occasionnelles dans le fossé.

Comparé aux carnets de voyage Americana hébétés de la précédente sortie solo de Hanson, Cavalier pâle, Sperme occidental est plus flagrant dans sa quête du plaisir, faisant de ses riffs à haute tension et de ses solos ébouriffants l’attraction vedette de chaque morceau. Pour un genre fondé sur une prémisse d’anti-virtuosité, le rock indépendant a néanmoins produit sa part de GuitarWorld-dignes cintreuses de cordes au cours des 40 dernières années, et Sperme occidental constitue l’intronisation de Hanson à cette fraternité de manche. Mais là où J Mascis ou Doug Martsch ou Jim James pourraient utiliser un solo grinçant pour extraire plus de pathos de leurs airs déconfits, Hanson aime se laisser déchirer pour une raison plus fondamentale : parce que c’est amusant comme de la merde. Il superpose les plombs sur les plombs comme s’il versait du sirop sur son bacon du petit-déjeuner, se gorgeant joyeusement de la gourmandise de tout cela.

Là où les riffs de guitare fonctionnent souvent comme un préambule à la mélodie vocale, les virages de Hanson au micro ressemblent à de simples exercices d’échauffement pour ses solos de guitare, qui lui servent de rampes de sortie vers des dimensions alternatives et des états modifiés. Ses excursions chargées d’effets fonctionnent pratiquement comme des mini-chansons autonomes dans les chansons: il passe la première moitié de « Wings » à chanter avec ses nouilles agitées, comme si sa guitare était son choriste, avant de mettre sur une longue clinique en l’art méconnu de fusionner les harmoniques de la guitare rock sudiste avec les mathématiques progressives. Le fouet « Persuasion Architecture » fait partie As de pique thrasher, partie Après la ruée vers l’or rêverie, trouvant un terrain d’entente entre ces extrêmes dans une flaque d’arpèges gluants. Et tandis que « Horsebait Sabotage » sort initialement le boogie comme un T. Rex texan, il atterrit quelque part à un million de kilomètres de là, flottant dans une piscine à débordement ondulante de textures new-age.