Le sentiment que me procure Paradiso est étrange. Ce nouvel album de sa « Sensazione stupenda » n’est que son deuxième album solo mais ma perception est que c’est au moins son dixième album.
Peut-être les mille faits individuels, peut-être la vie musicale avec les Giornalisti, peut-être mon injustifiable incapacité à tolérer sa vocalité. Le résultat est qu’il me semble que le Paradis a toujours été là et ce n’est pas une sensation merveilleuse.
Indépendamment de ce préambule subjectif et non objectif, ce deuxième effort est bien meilleur que son premier et bien meilleur que de nombreux singles inutiles disséminés ici et là au fil du temps.
Paradiso a voulu monter un projet cohérent qui parle d’un quadragénaire essayant de trouver le juste équilibre par rapport à une vie souvent à la limite vécue au cours des décennies précédentes.
Une nouvelle conscience traitant de la vie quotidienne, avec des moments de vie et des moments de joie et de contentement absolus entrecoupés de fragments de douleur, avec lesquels se réconcilier pour laisser place au changement. Une positivité parfois écoeurante qui veut transformer même les moments les plus sombres en moments positifs.
Une maturation dans son âge qui n’étouffe finalement pas son désir d’être un garçon pour toujours.
Au niveau des paroles il y a peu à discuter, il arrive : « Feuilles allongées attendant le vent, Hangars à bateaux à moitié séchés, Barrières bloquant le centre, Pour une raison quelconque, je t’attends en train de fumer, Sur les marches d’un bar » est super pop poésie, ainsi que : « Fils de la mer, Distrait séduit, lapidé, Tu ne sais pas marcher, Parce que tu as les pieds dans le ciel, Mais tu mourrais seul, N’goppa cette terre ».
Et puis Paradiso sait gérer la romance, il connaît parfaitement les mécanismes pour enchanter et gagne facilement : « La dernière pensée c’est toi, c’est que quand je ferme les yeux le soir, la dernière pensée c’est toi ».
Musicalement, cependant, Paradiso s’immerge dans la tradition musicale italienne et dans les sonorités des années 80 et du début des années 90. Les nattes de synthé sont omniprésentes et sa forme musicale est assez évidente et répétitive.
On entend Vasco, on entend Carboni, et même Springsteen au début de Quand le vent se lève. Mais au final tout est paradisiaque, et c’est peut-être une de ses qualités, d’être unique et toujours reconnaissable.
Ce que je n’aime pas dans Paradise, c’est sa prévisibilité. Je m’attendais à un disque comme celui-ci et ce fut le cas.
La seule variation du thème est le final instrumental de « L’ultimo waltz », presque un exercice de style orchestral à la Tenco, peut-être pour montrer aussi sa polyvalence musicale ?
Je voulais être émerveillé, avoir tort, être surpris mais au final, malheureusement, ce n’était pas une sensation merveilleuse et c’était la sensation habituelle.
NOTE : 6h00
À ÉCOUTER MAINTENANT
Trieste – La chanson d’Andrea – Fils de la mer
À SAUTER IMMÉDIATEMENT
46 minutes, c’est trop long pour plus de deux écoutes. je ne peux pas faire le troisième
LISTE DES TRACES
SENTIMENT MERVEILLEUX
BLEU GLACE ÉPASSANT
RUE
TRIESTE
INTERLUDE
VOYAGE AUTOUR DU SOLEIL
LYN
LA CHANSON D’ANDRÉA
AMOUR INDIEN
LES GARS POUR TOUJOURS
QUAND LE VENT LÈVE
FILS DE LA MER
LE DERNIER WALZER
DISCOGRAPHIE
2022 – Cowboy de l’espace
2023 – Sentiment incroyable