Les sociétés françaises de gestion des droits, la SCPP et l'ADAMI, ont signé un accord de partenariat visant à rationaliser la collecte des droits d'auteur et à renforcer leur pouvoir de négociation collective dans l'industrie musicale.
Cette décision signifie un changement significatif dans le paysage français de la gestion des droits, ouvrant potentiellement la voie à une fusion complète entre les deux organisations.
Le SCPP (Société Civile des Producteurs Phonographiques) représente plus de 4 400 Producteurs de musique français et internationaux, collectant et répartissant les redevances sur les enregistrements sonores et les vidéoclips, tout en ADAMI défend les droits de près de 100 000 artistes interprètes ou exécutants, offrant des services tels que la gestion des droits, l’accompagnement de carrière et l’aide financière aux projets.
« Les deux sociétés ont reconnu conjointement que la situation en France crée des inefficacités préjudiciables à tous les ayants droit et affaiblit leur capacité à négocier leurs droits », indique un communiqué commun publié le 27 mai.
« Les deux sociétés ont reconnu conjointement que la situation en France crée des inefficacités préjudiciables à tous les ayants droit et affaiblit leur capacité à négocier leurs droits.
SCCP et ADAMI
Ce défi affaiblit les positions de négociation des artistes et des producteurs en France, où il existe sept organisations de gestion collective des droits, par rapport à d'autres pays européens qui ne comptent généralement qu'une seule organisation, ont déclaré la SCPP et l'ADAMI.
Même si les artistes et les producteurs peuvent parfois avoir des intérêts divergents, ils partagent un objectif commun : protéger leurs droits, ont-ils déclaré. Le nouveau partenariat s'appuie sur des collaborations existantes telles que SPRE et COPIE FRANCE.
Les organisations ont également souligné la nécessité pour les groupes de gestion des droits de s'adapter dans un secteur musical en constante évolution, reconnaissant l'importance du big data et la nécessité de systèmes d'information adaptables, en particulier avec l'essor de l'intelligence artificielle.
Pour relever ces défis, la SCPP et l'ADAMI ont convenu de créer une filiale commune qui fusionnera leurs bases de données et leurs outils de répartition des redevances pour la « copie privée » et la « rémunération équitable ».
L'ADAMI a récemment mis à jour ses règles de répartition, les rendant similaires à celles employées par la SCPP. Cela permet l'adoption de règles communes pour l'attribution par enregistrement sonore, indique le communiqué.
L'accord prévoit une option de fusion totale de la SCPP et de l'ADAMI au sein de la filiale commune. Les actionnaires des deux sociétés se prononceront « dans les plus brefs délais » sur la création de la filiale commune.
« Unir les forces au-delà de tous les clivages ne peut que développer la gestion collective pour relever les défis d'aujourd'hui et de demain. »
Anne Bouvier, ADAMI
« Je suis très fier de ce partenariat historique et d'intérêt public. Unir les forces au-delà des clivages ne peut que développer la gestion collective pour relever les défis d'aujourd'hui et de demain. Merci de Bruno Bouteux pour sa foi inébranlable dans le développement d’un super champion des droits voisins », a déclaré Anne BouvierPrésidente du Conseil d'Administration de l'ADAMI.
Boutleux a pris l'initiative de la fusion lorsqu'il était directeur général de l'ADAMI jusqu'à fin janvier 2024.
Olivier Nusseprésident du directoire de la SCPP, a ajouté : « Je me réjouis de cet accord en France entre producteurs et artistes interprètes, qui reflète une volonté mutuelle de dépasser les antagonismes habituels et surtout de construire ensemble une défense plus forte de nos intérêts, dans un cadre contexte où l’industrie musicale est en constante transformation.
« Je me réjouis de cet accord en France entre producteurs et interprètes, qui reflète une volonté mutuelle de dépasser les antagonismes habituels et surtout de construire ensemble une défense plus forte de nos intérêts, dans un contexte où l'industrie musicale est en constante transformation. »
Olivier NusseSCPP
« Je tiens tout particulièrement à remercier Anne Bouvier, qui a cru dès le départ à ce projet ambitieux, Bruno Boutleux, qui l'a initié, et Marc Guezdirecteur général de la SCPP, qui a convaincu les producteurs du bien-fondé de cette fusion.
Le marché français de la musique a progressé de 5,1% en 2023 pour 968 millions d'euros (environ USD 1 milliard de dollars), selon les données de l'organisme industriel SNEP.