« Lazarus » arrive à Milan, l’opéra rock de David Bowie et Enda Walsh avec Manuel Agnelli, Casadilego et la chorégraphe Michela Lucenti.
Considéré comme « le cadeau d’adieu de David Bowie au monde », Lazarus est une pièce inhabituelle et à certains égards extraordinaire de « théâtre musical », écrite par l’artiste peu avant sa mort avec la dramaturge irlandaise Enda Walsh.
Bowie, bien que courbé par la maladie, avec un effort créatif extraordinaire et émouvant, a voulu nous laisser ce précieux cadeau, ce vaisseau spatial lancé vers le futur, que l’on peut considérer, avec le magnifique album Blackstar, sorti deux jours avant sa mort, son testament créatif.
ERT / Teatro Nazionale a obtenu l’exclusivité nationale : la mise en scène est du directeur de l’ERT Valter Malosti, qui a supervisé la version italienne en confrontation avec Walsh lui-même, dont Malosti avait déjà mis en scène deux textes liés à deux spectacles tels que Bedbound ( 2001) et Disco Pigs (2005).
LES ACTEURS
Dans le rôle du protagoniste Newton, l’un des plus grands noms de la musique italienne : Manuel Agnelli, auteur-compositeur-interprète et leader historique des Afterhours, solo en tête des charts avec l’album Aime ton voisin comme toi-même (2022), qui démontre une fois de plus sa versatilité en arrivant au théâtre après la télé, le cinéma et la radio. Agnelli sera rejoint par l’auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste lauréat de la XIVe édition de X-Factor Italia Casadilego et par la chorégraphe et danseuse Michela Lucenti.
Un casting très riche de 11 interprètes, qui voit également sur scène de nombreux jeunes comédiens/chanteurs talentueux : Dario Battaglia, Attilio Caffarena, Maurizio Camilli, Noemi Grasso, Maria Lombardo, Giulia Mazzarino, Camilla Nigro, Isacco Venturini ; et 7 musiciens, parmi les meilleurs de la scène musicale italienne : Laura Agnusdei, Jacopo Battaglia, Ramon Moro, Amedeo Perri, Giacomo « ROST » Rossetti, Stefano Pilia, Paolo Spaccamonti. Le projet sonore et la production musicale sont de GUP Alcaro, collaborateur historique de Valter Malosti.
Les lumières de Cesare Accepts, les décors de Nicolas Bovey, les installations vidéo de Luca Brinchi et Daniele Spanò, le soin du mouvement de Marco Angelilli, le soin des chœurs et des pratiques de la voix de Bruno De Franceschi, les costumes de Gianluca Sbicca.
LE SYNOPSIS DE L’OPÉRA
La première représentation de Lazarus a eu lieu le 7 décembre 2015 au New York Theatre Workshop à Manhattan, et c’était aussi la dernière apparition publique de Bowie qui décédera un mois plus tard (le 10 janvier 2016).
Plus de 50 ans après le roman original The Man Who Fell to Earth de Walter Tevis (le même auteur du livre qui a donné naissance à la série télévisée à succès The Queen of Chess / The Queen’s Gambit), et 40 ans après le film du du même nom de Nicholas Roeg, qui a vu Bowie dans sa meilleure performance d’acteur, l’artiste britannique a choisi de reprendre dans Lazarus les fils de la malheureuse histoire du migrant interstellaire Newton, contraint de rester sur Terre.
Avec Walsh, il a écrit une suite labyrinthique à L’homme qui est tombé sur Terre, « peut-être – commente Malosti – pour conclure également ce chapitre exceptionnel, pour libérer ou se débarrasser de ce personnage, comme il l’avait fait dans la vidéo Blackstar avec le ‘ épopée tout aussi mélancolique du Major Tom de Space Oddity et encore plus tôt avec Ziggy Stardust, dont il a mis en scène la mort à la fin de la tournée de 1973, puis plaçant le mannequin dans les habits de Ziggy dans la magnifique exposition David Bowie, dans un sarcophage-écrin semblable à celui de Blanche-Neige ou une chambre d’hibernation».
Dans la version de Bowie et Walsh, l’extraterrestre est toujours prisonnier sur Terre, de plus en plus isolé dans le monde, enfermé dans son appartement, en proie à la dépression et victime de ses fantômes et de sa dépendance au gin : un mourant qui ne peut pas mourir . Dans cette situation désespérée, Newton reçoit des signaux du passé via la télévision, capture des visions du futur générées par son esprit, mélange réalité et rêveries. Divers personnages (fantômes ? projections mentales ?) parcourent l’espace claustrophobe de l’appartement de Newton (ou le continuum dévasté de son esprit ?).
Mais pour Bowie la figure de l’extraterrestre représente tous les « différents », ou plutôt ceux que la société considère comme tels.
Bowie – dit Malosti – était une antenne sensible de l’esprit de l’époque et des arts, il percevait les humeurs et les atmosphères, puis digérait et remixait le tout dans une brillante synthèse, je dirais alchimique, vu son intérêt pour la matière, en dont l’androgynie et l’énergie dionysiaque font exploser l’intériorité et l’identité en mille fragments et autant de masques».
À la lumière de sa mort, nous avons tendance à lire tout ce que Bowie a créé dans ses dernières années comme une allégorie autobiographique, en particulier lorsqu’on lui donne une série d’indices apparemment évidents tels que ceux trouvés dans Lazarus. Mais Bowie, comme toujours dans ses créations et dans ses alter ego, utilise le personnage de Newton, le mobilisant comme véhicule d’une série de thèmes constants que l’on retrouve dans sa musique : le vieillissement, la douleur, l’isolement, la perte de l’horreur du psychose induite par le monde et les médias. Newton est Bowie et non Bowie en même temps.
CHANSONS
Lazare / Ce n’est pas un jeu / Ce n’est pas l’Amérique / L’homme qui a vendu le monde / Pas de plan / L’amour est perdu / Changements / Où en sommes-nous maintenant ? / Débutants absolus / Dirty Boys / Tuer un peu de temps / La vie sur Mars ? / Tous les jeunes mecs / Son et vision / Toujours s’écraser dans la même voiture / Saint Valentin / Quand je t’ai rencontré / Héros.
JOUEURS ET PERSONNAGES
Manuel Agnelli-Newton
Casadilego – Fille, puis Marley
Michela Lucenti – Elly
Dario Battaglia-Valentine
Attilio Caffarena – Michael
Maurizio Camilli – Zach
Naomi Grasso
Chœur d’adolescents Maria Lombardo
Julia Mazarin
Camilla Nigro – Maemi / femme japonaise
Isacco Venturini – Ben / Double Newton
en vidéo Roberta Lanave Mary-Lou
DATES & BILLETS
23/05/2023 – 28/05/2023
Milan (MI) Piccolo Teatro – Théâtre Strehler
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01/06/2023 – 03/06/2023
Théâtre municipal de Ferrara (FE)
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06/06/2023 – 18/06/2023
Turin (TO) Théâtre Carignano
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Teatro Piccinni, Bari – 22 et 23 juin
Photo Lazare-photo-par-Fabio-Lovino