On cherche souvent le soleil au même endroit, alors que de l’autre côté de l’Adriatique, un pays discret déroule des plages turquoise et des montagnes sauvages à prix doux.
Entre villages ottomans, criques au sable blanc et cuisine méditerranéenne parfumée, l’Albanie coche toutes les cases d’un été réussi sans vider son compte en banque.
Pourquoi y aller maintenant
Les voyageurs en parlent avec des étincelles dans les yeux, mais les foules n’y sont pas encore, un équilibre rare en Europe. Les routes s’améliorent, les hôtels boutiques fleurissent, et l’accueil demeure généreux et sans chichi. « Ici, on vous sert un café avant de parler prix, parce que l’on privilégie l’humain », glisse un propriétaire de guesthouse à Berat.
La côte déroule la « Riviera albanaise » entre Saranda et Dhërmi, avec des eaux carrément caraïbes à Ksamil et des criques de galets nacrés autour de Himarë. À l’intérieur, Berat et Gjirokastër mêlent pierres blondes et maisons ottomanes, quand Theth et Valbona offrent des randos alpines sous des pics dentelés.
Le choc des prix
Sur place, tout semble plus léger: l’addition, les parkings, même les transats. Pour beaucoup, c’est la première surprise: « On dîne en terrasse, on sirote un verre de vin, et l’addition fait sourire », souffle Claire, voyageuse lyonnaise.
| Poste | Albanie (été) | Sud de la France (été) |
|---|---|---|
| Nuit en hôtel 3★ | 40–80 € | 140–220 € |
| Repas au restaurant | 7–12 € | 18–30 € |
| Café/cappuccino | 1–1,5 € | 2,5–4 € |
| Bière pression | 1,5–3 € | 5–8 € |
| Location voiture/jour | 25–40 € | 55–90 € |
| Bus interurbain | 2–8 € | 8–20 € |
| Transat + parasol | 5–10 € | 20–35 € |
| Entrée musée/site | 2–6 € | 10–15 € |
Les prix varient selon la saison et la demande, mais l’écart reste frappant la majeure partie de l’année.
Du bleu au vert en une journée
En Albanie, on passe de la mer translucide aux forêts émeraude en quelques heures. Le matin, baignade à Ksamil, midi friture de poisson à Borsh, soir promenade sous les cyprès de Gjirokastër.
Dans le Nord, la traversée du lac Koman ressemble à un fjord balkanique, avec des falaises vertigineuses et des eaux miroirs.
« J’ai eu l’impression de changer de pays tous les 50 kilomètres », raconte Yanis, amateur de routes scéniques. Et c’est un peu le principe: des distances courtes, des paysages contrastés, et une variété qui casse la routine.
À table, la Méditerranée sans la note salée
Ici, on mange simple, frais, et généreux. Salades tomates-concombres qui croquent, byrek feuilleté d’or, grillades parfumées à l’origan, poissons du jour au citron, fromages de brebis crémeux.
Un repas complet à deux avec vin local dépasse rarement les 25–30 €, et l’expresso coûte une pièce qui ne fait pas mal.
« Vous goûtez, si ça vous plaît, on continue », dit souvent le serveur, sourire franc et plats à partager. La cuisine a ce côté vrai qui fait revenir le lendemain.
Pratique sans prise de tête
- Accès: vols directs saisonniers vers Tirana, liaisons faciles depuis Paris et plusieurs villes régionales.
- Déplacements: réseau de bus et « furgons » bon marché, location de voiture abordable pour rayonner.
- Budget: monnaie en lek, retrait facile, euros souvent acceptés en zone touristique.
- Meilleure période: mai-juin et septembre-octobre pour une météo parfaite et des plages respirables.
- Logement: petites adresses familiales, maisons d’hôtes soignées, et hôtels en bord de mer au très bon rapport qualité-prix.
Conseils malins pour en profiter
Conduire en montagne demande un peu de patience et un regard anticipateur: on prend son temps, on s’arrête pour les panoramas, on profite. Sur la côte, arrivez tôt pour les criques les plus convoitées, ou visez la fin d’après-midi pour des lumières doux-or et des parkings vides.
Côté tenues, on couvre les épaules dans certains sites religieux, et on garde un ton respectueux dans les villages. Le bain de mer se ponctue d’un café à 1 €, un petit luxe quotidien qui devient vite une habitude.
Un pays qui donne, sans forcer
Ce qui marque, c’est la générosité sans tapage, cette envie d’accueillir sans surjouer. On vous glisse un fruit du jardin, on vous indique un chemin secret, on vous fait partager un toast au raki avec un « Mirë se erdhët ! », soit « Bienvenue ».
Entre mer, montagne et pierres chargées d’histoire, l’Albanie offre l’Europe du Sud qu’on croyait perdue: intense, simple, et étonnamment accessible. Si vous aimez la lumière qui claire, les prix qui rassurent, et les horizons qui s’ouvrent, c’est peut‑être votre prochain été.