Revue: Studio Murena – « Notturno » [Traccia per Traccia]

Il y a des visions dans la musique italienne. Il y a des expériences, des recherches sonores et lyriques. Il y a des artistes qui luttent mais en même temps qu'ils osent et ne veulent pas se laisser approuver.

Dans une scène musicale italienne souvent piégée entre les conventions productives et l'auto-référentiel, « Night », la nouvelle œuvre de l'étude de Murena, se distingue comme un rayonnement oblique, capable d'éclairer avec l'agitation lucide, les coins nocturnes plus dans l'ombre de l'âme et de la société.

Le groupe est confirmé comme des réalités authentiquement visionnaires de la scène contemporaine, qui fait partie d'une avant étroite-gardée qui ne craint pas la complexité ni ne se plie à l'homologation du goût. Le leur est un chemin artistique nourri de sanction formelle et d'instinct anarchiste, où chaque son est le résultat d'une obsession collective pour la vérité, pour la matière vivante de la musique.

« Notturno » est une œuvre évolutive qui est née à la suite d'une suggestion visuelle – une installation de Philippe Parreno, un artiste transdisciplinaire connu pour l'hybridation entre l'image et la perception – mais se développe comme un organisme sonore autonome, bouton, équipé de sa cosmologie intérieure. Le disque se déplace comme un flux hypnagogique: une dérive nocturne entre la conscience et le rêve, entre la viande et l'esprit, dans laquelle le groupe nus non seulement son esthétique, mais son urgence émotionnelle.



Onze chansons construites comme courts circuits entre le mot et le son, où l'introspection lyrique est liée à une structure musicale de plus en plus ambitieuse et cohésive. La figure stylistique reste habituelle – un hybride audacieux entre le jazz, le rap hardcore et l'électronique – mais la « nuit » augmente la barre, travaillant sur la densité et la rondeur du son, sur la synthèse des intentions.

Le résultat est une fente plus mélodique et accessible que par le passé, mais ne faisant jamais de clin d'œil, toujours tendu dans la recherche d'une forme expressive qui n'abandonne pas la complexité.

L'album parle – en effet, il crie le résumé – à ceux qui sont prêts à écouter. Le studio Murerena est une fragilité humaine avec des barres brutes, poétiques et souvent fouettées. On parle d'amour et de colère, de nostalgie et de désillusion, de deuil et de résistance, mais toujours en une perspective qui transforme l'expérience individuelle en sentiment collectif. L'agitation est le sentiment des guides: pas une angoisse stérile, mais une tension créative qui se traduit par une forme, un rythme et une dissonance.

Les collaborations – de Fabrizio Bosso à Willie Peyote, de Rodrigo D'Erasmo à Half-Bait, passant par la voix magnétique de l'actrice Valeria pardonnée et le visage Enigma de 24kili – enrichissez la situation sonore sans la déformer. Ce sont des présences qui dialoguent avec l'écriture du groupe, intensifiant les nuances sans rien soustraire de son identité.

Il y a des échos lointains – Kendrick Lamar surtout – mais l'étude de Murena devient de plus en plus similaire à elles-mêmes, dans une langue musicale qui fusionne la culture académique et la rue, les scores et les blessures, l'improvisation et l'architecture. Le flux de disque est plus circulaire que les travaux précédents, peut-être plus immédiat, mais pas moins énigmatique.

« Night » peut être l'évolution du rap, cela peut être un chemin de la pop, cela peut être la dérive du jazz, il peut être et interpréter tout ce qui est difficile à étiqueter.

Le travail de résistance et de révélation est la démonstration que la musique italienne, lorsqu'elle est libérée de la peur de l'Azzard, des affaires et du succès, sait toujours générer des visions authentiquement contemporaines. Et il sait toujours blesser, de la manière la plus nécessaire.

Vous le comprenez à première vue
(Que) quiconque le pays d'émotions a du mal à s'adapter

Piste pour la piste

Un autre jour avec un autre soleil
Inspiré par une installation de Philippe Parreno, le morceau ouvre l'album avec une évocation du temps qui coule, de la montée du soleil à son coucher de soleil. Une «nuit» dilatée ou comprimée, qui est mesurée en perception subjective plutôt que dans l'horloge.

Baba Jaga
Une spirale émotionnelle sombre où l'amour et la dépendance s'entrelacent dans un crescendo douloureux. La colère, presque hallucinée, coule dans une fin explosive avec 24 kili, qui se brise violemment et ferme le cercle.

Nostalgie (Feat. Fabrizio Bosso)
Une improvisation entre le plan électrique et la flûte devient une ballade poignante. La trompette de Bosso souligne une mélancolie douloureuse, amplifiée par l'interpolation de demain est un autre jour, un classique fabriqué immortel par Ornella Vanoni.

Tunnel (feat. Willie Peyote)
Une histoire urbaine qui alterne la tension et la torpeur. Carma et Willie Peyote décrivent une ville aliénée, entre les phares, le ciment et les illusions, dans un dialogue lyrique où le rap devient une réflexion métropolitaine.

Interludio de Vienne / Vienne
Un amour viscéral et des traits cruels prennent forme en deux instants: l'intermède introduit une émotion détenue, tandis que Vienne la laisse explorer, dans une chanson qui rend également hommage à Battiato, entre citations et élan mélodique.

Trois portes de la peur (Feat. Valeria Pardonnez)
Sound Theatre and Introspection: Un psychologue et un patient affrontent les fantômes de l'inconscient à travers trois cauchemars. Une chanson narrative dense, construite comme une histoire psychanalytique sous forme musicale.

Preuve
Né d'une confiture sur un fragment de preuves de Thelonious Monk, c'est une chanson cubiste faite de silence, de pauses et d'harmonies dissonantes. Le jazz rencontre l'inattendu, rejetant chaque linéarité.

Oskar Kokoshka (Feat. Riccardo Sala)
Entre les rimes militantes et les visions expressionnistes, le saxophone de Sala ajoute un jazz de veine jazz sauvage et indiscipliné. Un hommage à ceux qui ont fait d'un ribellion une esthétique.

Allez (feat. Rodrigo D'Erasmo)
Les arches chisent une réflexion douloureuse sur les relations. Aimer n'est pas simple et chaque mode d'amour peut faire mal. Une chanson fragile et puissante, équilibrée sur le fil de l'émotion.

Hors de propos (mi-jumelage en feat)
Un auto-portrait sombre, entre l'identité et l'obstination. Half-Reeding rejoint le groupe pour dire un chemin en dehors des règles, mais profondément authentique.

Jazzhighlands
Le disque se termine par une déclaration d'intention: pour défendre la cohérence, la liberté d'être déplacée, de ne pas appartenir. « Demandez-nous tout, mais prenez-nous la main » devient une invitation à partager une fière vulnérabilité, sans compromis.

Écouter immédiatement

Nostalgia feat Fabrizio Bosso – Get Away – Jazzhighlanders

Sauter immédiatement

Absolument rien

Score: 8,00

Un autre jour avec un autre soleil – 7,50 vote
Baba Jaga – 7,50 vote
Nostalgia feat Fabrizio Bosso – 8,50 vote
Tunnel Feat Willie Peyote – Vote 8.00
Vienne [interlude] Voter 8.00
Vienne vote 8,00
Trois portes de la peur Feat Valeria Pardonnez – VOTE 8.00
Oskar Kokoshka Feat Riccardo Vote de la salle 7.50
VOTEZ FEAT RODRIGO D'ERASMO 8.50
Hors de place Feat Half-Bait Rating 8.00
Les jazzhighlanders votent 8.50

Liste de piste