Voici quelque chose qui ne semble pas être vrai : 2 Chainz a cinq ans de plus que Lil Wayne. Bien sûr, au milieu des années 90, Wayne a rejoint les bureaux de Cash Money Records en tant que quasi-stagiaire – puis à la radio et à la télévision – avant d’être en âge de conduire ; bien sûr, l’arc du début de carrière de 2 Chainz ressemble plus à une lecture d’ECG, au point où la première chanson des débuts longtemps retardés de Playaz Circle en 2007 était un hymne aux dates de sortie manquées appelée « Dear Mr. L.A. Reid ». Et pourtant, cette petite donnée biographique semble fausse.
Lorsque 2 Chainz est finalement devenu une star, au début des années 2010, c’était dans un contexte nettement post-Tha Carter III monde. Les mixtapes étaient encore idiosyncratiques et non monétisables, mais le rap était dans son bref flirt avec l’EDM, et l’effondrement de l’économie de la vente de CD signifiait que seuls les mégastars établies ou les personnages exagérés comme le sien pouvaient passer à travers le vacarme. Même la façon dont les deux amis proches ont traité, dans leur travail solo, leurs relations avec le passé sont incongrues, avec Wayne faisant constamment du shadowboxing aux grands des générations précédentes tandis que 2 Chainz bricole des objets de prestige positionnés consciemment comme les successeurs modernes de Le plan.
Malheureusement, Bienvenue 2 Collegrove, le deuxième album associant ces deux MC, est profondément hors du temps, parsemé des vestiges de deux époques révolues mais imprégné de peu de charmes de ces époques. Les notes de pochette rappellent toute une époque, y compris le SRAS, Perez Hilton et les manifestations contre la guerre en Irak à travers les campagnes d’Obama : DJ Toomp et STREETRUNNER, Bangladesh et Big KRIT, Usher et Marsha Ambrosious. Mais le LP est frustrant et raffiné, se basant par défaut sur des mixages et des rythmes impeccables, nets, fins et totalement anonymes. (Cela s’étend, malheureusement, à ceux des contributeurs les plus appréciés : le « Big Diamonds » bondé et sans direction de Mannie Fresh et la paire de morceaux médiocres de Havoc, dont un obsolète. 36 chambres riff.) Combinés avec des couplets qui donnent souvent la priorité à la compétence plutôt qu’à l’invention, ces morceaux en font un album qui ne fait que des gestes par intermittence vers les styles de signature de l’un ou l’autre rappeur.
Hon De la sécheresse 3 ou VRAI RÉALigion-même sur les points forts du supérieur de 2016 Collegrove– il y avait un air d’impulsivité délirante, le sentiment que Wayne ou 2 Chainz pourraient, dans l’instant suivant, évoquer un flux ou une image qu’aucun être humain n’avait jamais conçu auparavant. Il y avait un manque de structure qui permettait des crochets ou des enjeux élevés mais n’exigeait ni l’un ni l’autre. Bienvenue 2 Collegrove entraîne chaque artiste au milieu de la route où même certaines prémisses inspirées (la mutation, sur « Crazy Thick », de la tristement célèbre vidéo de déposition de Wayne en instrument de club de strip-tease, ou sa petite cadence serrée en balançoire sur « Long Story Short ») sont poncées jusqu’à leurs versions les moins mémorables. C’est vrai sur le tout rouge « Millions From Now » et le pratiquement narcotisé « Transparency », le schmaltzy « Can’t Believe You » et « Godzilla », une chanson aussi « tiède » que 2 Chainz décrit la bouche d’une femme en particulier.