CRIMEAPPLE / Préservation : Critique de l’album El León

CRIMEAPPLE n’est peut-être pas le rappeur le plus flashy, mais sa technique et sa perspective gardent ses mesures nettes. Il joue souvent au rythme du rythme, mais accélère parfois son tempo, surtout lorsqu’il passe d’une langue à l’autre. Cela se produit plusieurs fois sur la chanson titre, où les menaces, l’argot et les histoires de « dépense de papier violet » sont rassemblés dans des mesures compactes. Ses citations d’ouverture peuvent également être aussi imprévisibles que son changement de langue. Sur « Vida Mantequilla », il murmure « Je n’ai jamais eu de White Claw de ma vie », éthérant le seltzer alcoolisé avant de plaisanter sur un rendez-vous construit comme un Nachos BellGrande de Taco Bell. Sans voix ni personnalité exagérée, la couleur de son écriture ressort davantage, comme le personnage secondaire d’un film qui se révèle plus tard être le méchant. Même à leur plus bruyant, les rythmes de Pres gardent les choses vivantes sans submerger la présence de CRIMEAPPLE – il semble à l’aise en passant au crible les cors hurlants de « Don’t Mention It » et les stries de violon hurlantes de « Melena Dorada ».

Le confort est un élément crucial de l’attrait de El Léon. Ni CRIMEAPPLE ni Pres ne se poussent mutuellement vers de nouveaux sommets, et les propos de CRIMEAPPLE sur le butin et les cigarillos avec les niveaux d’essence d’Exxon Valdez conviennent parfaitement. Mais les choses deviennent un peu plus profondes sur les morceaux de clôture « Quanto Te Quiero » et « Bulevar ». Ici, CRIMEAPPLE retire complètement la New Era et le sweat à capuche, se plongeant dans sa relation avec sa mère et surmontant la « vie à loyer contrôlé » de sa jeunesse. Il est aussi tendre et attentionné lorsqu’il pense à la façon dont sa mère l’a élevé, lui et ses trois frères et sœurs, avec un budget restreint, que lorsqu’il compte ses bénédictions après une vie hérissée par la toxicomanie de son père. Combiné avec la musique d’ambiance triste de Preservation, c’est une note sombre pour terminer l’album. Mais Le Léon est censé être le premier volet d’une trilogie d’albums issus du duo cette année, une lourde cosignature de Preservation que gagne CRIMEAPPLE. Si c’est le début, considérez ces âmes sœurs réchauffées.