Kali Uchis: Red Moon in Venus Critique d’album

Selon les astrologues et la mythologie antique, une lune de sang, ou lune rouge, est un mauvais présage, un présage de catastrophes naturelles, de catastrophes économiques ou de la mort d’un grand mécène. Heureusement, une lune rouge est un événement peu fréquent : une pleine lune en éclipse lunaire totale, sa lueur profonde et rouillée nous rappelant que les alignements parfaits sont rares. C’est cet emblème d’intensité brûlante et de divinité qui guide Kali Uchis, pop star colombienne défiant les genres, à travers Lune rouge à Vénusson troisième album studio et sa deuxième chanson principalement en anglais.

Uchis a passé la majeure partie de la dernière décennie à redéfinir les frontières de la musique pop latine. Elle a perfectionné un mélange de R&B et de pop lors de ses débuts acclamés isolementpuis a pris cette polyvalence expansive vers la gauche sur l’album en espagnol Sin Miedo (del Amor y Otro Demonios) ∞, où elle a prescrit l’amour comme un puissant médicament anti-anxiété. Voir son esprit loungey psychédélique évoluer vers une pop confiante et métamorphosée a été fascinant; une génération de fans est tombée sous le charme de sa musique nostalgique expérimentale. Elle est comme une La Lupe des temps modernes : canalisant la musique à travers les cultures avec une esthétique intemporelle qui lui permet d’adapter n’importe quelle idée à sa vision singulière.

Lune rouge à Vénus se délecte des sonorités les plus sublimes de la carrière d’Uchis. C’est un disque fantastique, illustrant des vignettes luxuriantes et amoureuses et une évasion féminine sans renoncer au contrôle. Le gazouillis des oiseaux, les fleurs épanouies et les professions d’amour poivrent « In My Garden » et le premier single « I Wish you Roses », deux tendres dévotions qui embrasent la vision fidèle de l’amour de l’album. La première moitié de l’album progresse comme les premières étapes d’une relation : interminable, sucrée, dévorante. « Wanna gâtez-moi de toutes les manières / C’est la Saint-Valentin comme tous les jours », chante-t-elle en tête du titre pop-funk « Endlessly ». Des verres teintés de rose ? Hon. Mais seulement pendant un certain temps.

Même dans les moments les plus pittoresques de l’album, Uchis ne perd jamais son emprise sur la réalité, résolue à explorer le désespoir avec une intensité égale. « Fantasy », mettant en vedette la star du R&B et partenaire romantique d’Uchis, Don Toliver, est un numéro de danse afropop qui met fin à l’engouement observé dans la première moitié du disque. La chanson explore l’amour dans ce qu’il a de plus sensuel et insouciant : « Sur mon corps/Ne me lâche pas/Je veux juste le fantasme », supplie Uchis. Mais ensuite, elle interrompt brusquement: « C’est ça, c’est la fin de la chanson – allez bébé, rentrons à la maison », déclarant la phase de lune de miel terminée. Le baiser R&B « Deserve Me » est fondé sur la prise de conscience qu’il vaut mieux être seul que de rester dans une situation toxique. Le psychédélisme ondulant et Tame Impala-esque de « Moral Conscience » repose sur une prédiction sage et méprisante : « Quand tu es tout seul/Tu sauras que tu avais tort. Uchis maintient son calme alto sensuel tout au long, permettant à la production idyllique de soutenir ce qui devrait être des moments de rage profonde. Elle est cool et posée parce qu’elle sait qu’un meilleur amour l’attend.