Les bombes à lèvres Belair : critique de l'album Lush Life

Dois-je rester ou dois-je partir ? Les Belair Lip Bombs prennent le relais et exécutent l'une des dichotomies animatrices du punk sur leur premier album, une rage power-pop classique sur le début de la vie adulte lorsque les nuances de gris commencent à submerger votre image rose de la façon dont vous pensiez que les choses pourraient tourner. dehors. « Dois-je rester ici ?/Dois-je dire non ?/Dois-je dire oui ?/Ou devrais-je y aller ? La chanteuse Maisie Everett chante sur « Stay or Go », à la recherche d'un signe pour prendre la décision à sa place et s'inquiétant du fait qu'avoir de grands rêves – le titre de l'album « Lush life » – ne demande que la déception.

Alors que le quatuor de Melbourne est aux prises avec la frustration de l'indécision, des amants évasifs, de vouloir quitter la course effrénée que vous venez à peine de commencer, leur son souple et lévrier résiste à l'enlisement. Quel que soit le moteur des grands groupes de guitar pop des Antipodes – les Beths, Rolling Blackouts Coastal Fever, les grands Flying Nun – ils l’ont (comme le reconnaît Third Man, qui réédite l’album après sa sortie en Australie en 2023). C'est du rock indie fait pour frapper en plein centre du plaisir, construit à partir d'une solide collection de disques (tessellations télévisées, Breeders cool, Strokes clean, virtuosité décontractée à la Pavement) mais aussi doté d'une légèreté qui dément toute étude serrée. « Gimme Gimme » commence dans un pas de « Marquee Moon » ricanant et mentonnant, mais se desserre alors qu'Everett implore, « Ne me laisse pas planer/Ne me laisse pas sec-yy », faisant un toboggan vertigineux de sa voix hélicoïdale. Si ses paroles insistent sur combien c'est épuisant de devoir tout essayer tout le temps, putainle groupe ne transpire jamais.

Les Belair Lip Bombs sautent principalement entre deux modes : une position à la limite de l'impertinence si cool qu'elle vous donne envie de les impressionner, et une euphorie précipitée et précipitée. Parmi les premiers, «Walking Away» tient à bout de bras un ami qui s'apitoie sur son sort, ses couplets hérissés cédant la place à un refrain affaissé et vaincu; « Look the Part » crée de la tension à travers des coups de guitare volontairement laids et le sentiment montant dans la voix d'Everett alors qu'elle tente de donner un sens à une situation impénétrable. Ces moments de retenue donnent aux chansons exaltantes et débridées une puissance de rupture.

L'ouverture « Say My Name » se déroule le long d'un rail de descente, la section rythmique tintant comme une chaîne lâche, les huit du milieu oscillant et tournant comme s'ils se gâtaient pour un combat. « Things That You Did » est une combinaison attrayante et rauque d'harmonies à la Beach Boys et d'incantations atonales tout droit sorties du livre de jeu des Raincoats. Il est choquant d'écouter attentivement et de réaliser que cette chanson au son doux dénonce un homme pour agression sexuelle : soit elle sous-estime la gravité de l'affaire, soit c'est une tentative légèrement infructueuse de souligner à quel point ces expériences sont banales.