L’homme le plus grand du monde: critique d’album de Henry St.

Il y a un peu plus d’une douzaine d’années, Kristian Matsson, l’auteur-compositeur-interprète suédois mieux connu sous le nom d’homme le plus grand du monde, était si captivant qu’il est devenu sa malédiction rétroactive. Seul sur scène, avec tant d’espace pour se promener, Matsson était un jeune loup aboyant, criant ses hymnes de désespoir plein d’espoir et de calcul existentiel au-dessus de figures acoustiques galopantes. Il était un pur magnétisme, un enchevêtrement de charisme et de candeur semblable à Bob Dylan ou Jonathan Richman. De plus, ses premiers albums ataviques ont en fait capturé ces merveilles de studio crépitantes et directes sur bande qui suggéraient qu’il était toujours à votre disposition. Sa carrière depuis ces jours de jeunesse, cependant, a impliqué un tour difficile. Alors que Matsson a documenté le divorce, l’isolement et l’ennui professionnel dans les albums suivants, il a incorporé des cors et des cordes, de la batterie et de l’électronique dans son approche stridente. Mais comment conserver cette verve singulière tout en élargissant sa palette musicale ? Ou comment mûrir sans se raidir ?

Enregistré au bord de 40, Henri rue. est la réponse la plus solide de Matsson à cette question à ce jour. À tout le moins, cela semble terrifiant. Avec une production imaginative de Nick Sanborn de Sylvan Esso et l’accompagnement d’un casting de sonneries (en grande partie) de Caroline du Nord, Matsson n’a jamais bénéficié d’un tel éventail de paramètres musicaux. Il bondit à travers un canevas de piano diaphane statique et assurant sur «Looking for Love», ses cordes en nylon dansant comme au bon vieux temps. Le batteur TJ Maiani façonne une profonde poche de country soul pour le croon cœur malade de Matsson pendant « Goodbye ». Et son sublime duo au piano avec Phil Cook sur la chanson titre donne l’impression de se réveiller d’un rêve doux-amer pour frotter le sommeil de vos yeux et réfléchir à ce que vous faites ici, vivant et vieillissant tout en restant plein d’émerveillement. Sortant de l’isolement pandémique de sa ferme en Suède, Matsson a souhaité la camaraderie de la collaboration; cet équipage, à son tour, a répondu avec des circonstances réfléchies pour sa voix idiosyncratique.

Mais au cours des 42 minutes de rue Henri., Matsson leur répond rarement en nature. Pour le dire clairement, l’écriture est tout simplement mauvaise, comme s’il s’agissait d’une réflexion après coup sur les instrumentaux solides déjà en place. Matsson aime une métaphore de la nature, mais ils ne l’aiment pas ici. Ils sont soit tellement éculés que vos yeux se glacent en les entendant (« Tu seras le nuage qui roule/je serai le ciel sans fin », etc.) votre chemin à travers eux. « J’ai trouvé la pluie pour ma douleur brûlante/J’ai trouvé l’herbe sèche pour mon amour brûlant », chante-t-il à un moment donné, interrompant le galop facile de « Au revoir » avec ce qui ressemble à un remède contre… les poux du pubis ? Il compare « le fleuve du temps » ; il jette des choses sans nom « dans le feu » ; il poursuit une « lumière au bout du monde ». Si vous vous surprenez à rire, considérez cela comme un service, la légèreté de textes qui n’offrent pas grand-chose d’autre. Au fur et à mesure que la musique a grandi, l’écriture en son centre s’est fanée en un froissement.