Live Report – ROGER WATERS : penser au-delà de la musique [Info, scaletta e biglietti]

L’invitation initiale qui apparaît sur les écrans est explicite : si vous aimez Pink Floyd mais que vous n’êtes pas d’accord avec les idées politiques de Roger Waters, allez vous faire foutre au bar.

Et oui, car c’est le spectacle le plus politique et le plus intransigeant que l’artiste anglais ait mis en scène.

Un regard critique

Ce n’est certes pas nouveau, Waters a toujours été un farouche observateur et un implacable critique de la société, déjà avec « Le côté obscur de la Lune» a abordé des sujets sensibles. Cette vision de ses 50 ans plus tard est maintenant plus féroce, mais d’un autre côté, les temps que nous courons l’aident, la guerre, les différences sociales, la violence, la suppression de la liberté de dissidence et d’autre pensée, la domination du monde , tout des choses dont l’artiste de 79 ans, à son âge et à sa position, n’ignore pas, libre de pouvoir s’exprimer sans crainte de censure…. ou presque (voir ce qui s’est passé en Allemagne où ils ont annulé les concerts pour ses positions politiques).

Ce chapeau supplémentaire musical est nécessaire pour entrer dans l’ambiance et la substance du spectacle. Sa vision, certes pas positive, imprègne tout le concert, l’habille d’une atmosphère angoissée, ne baisse pas les bras, le développe en images. Des idées sacro-saintes, partageables, mais qui semblent parfois déclinées avec un fort sentiment phobique, presque à couper le souffle et le plaisir d’apprécier un concert. Ce qui ne veut pas dire « mettre son cerveau au neutre », la vision et l’utilisation de la musique pour faire passer des messages est sacro-sainte (et nécessaire) mais entre cela, la phobie et l’obsession il y a un vaste territoire au milieu.

L’atmosphère

Le « This Is Not A Drill – His First Farewell Tour » est un concentré d’idéologie et de technologie. La scène en forme de croix est au centre du parterre, et non « écrasée » dans la position habituelle, c’est une vision enveloppante et les musiciens se déplacent sur les quatre côtés/bras de la scène. En attendant le départ, tout semble comme une boîte fermée. Mais après la première piste, la partie supérieure se soulève et se transforme en méga écrans sur lesquels défilent les images.

Le sens de ce spectacle est clair dès la première chanson. « Comfortably Numb» (de l’album « The Wall ») a à l’origine ce qui peut être compté parmi les meilleurs solos de guitare, qui dans cette version disparaît, remplacé par des cris et des bruits. Tout ralentit, des images de guerre, de destruction et de mort défilent sur les écrans. L’atmosphère est dramatiquement sombre, compressée, on commence déjà à respirer ce sentiment d’angoisse qui accompagnera souvent le concert.

La première partie du live est entièrement consacrée à « The Wall » et ses thèmes, « narrés », rendus clairs par les images qui défilent sur les écrans. Suivent ensuite deux chansons solo de Waters et une chanson inédite, pas encore publiée (« The Bar ») précédées d’un long discours, sorte de rallye de RW.

Le troisième bloc a plus une valeur humaine : c’est celui lié à l’album « Wish You Where Here » et au souvenir délicat et affectueux de Waters envers son ami Syd Barrett, accompagné de nombreuses images d’archives du jeune Pink Floyd.

La première mi-temps se termine par le long « Mouton » (de « Animaux ») introduit par une auto-célébration de l’auteur et accompagné du vol du mouton drone au-dessus de la tête des spectateurs.

Il est temps de reprendre son souffle (parfois l’âge semble faire des ravages) puis de faire une pause.

La seconde mi-temps

Le retour sur scène est une nouvelle fois confié aux chansons et concepts de « The Wall » avec Roger Water vêtu de cuir et de lunettes de soleil sous les traits d’un dictateur sanguinaire qui tire vers la foule. Le tout accompagné du cochon drone qui fait le tour du Forum.

Vient ensuite une autre section tirée du solo de Waters (avec la question troublante de « Is This The Live We Really Want? ») suivie de la partie la plus captivante musicalement, celle qui retrace, à travers ses chansons les plus significatives « The Dark Side Of La lune ». C’est une explosion de guitares, de saxos, de basses pulsantes, ce sont des chansons pour s’allonger et se laisser porter, c’est la bande originale d’une vie, mais aussi des chansons de dénonciation qui sont encore d’une grande actualité aujourd’hui. C’est aussi la partie où la musique prend le dessus. Parmi de grands effets scéniques, des explosions de lumières, des rayons laser et des mots qui défilent sur les écrans ainsi que des images fortes et accusatrices, nous nous dirigeons vers la finale.

Waters, après d’autres longues interventions parlées, nous emmène sur « Final Cut », son dernier album avec Pink Floyd, nous accompagne à nouveau sur « The Bar » (avec la reprise de l’inédit) et clôt sur la vidéo de présentation du groupe qui il parvient à jouer les coulisses accompagné des images sur les écrans.

Un spectacle complexe et non libérateur

Dans « This Is Not A Drill – His First Farewell Tour », Roger Waters met en scène un spectacle complexe, où se mêlent critique, pensée, histoire, technologie, politique, colère et frustration. Il n’y a rien de ensoleillé dans ce spectacle qui à plusieurs reprises « écrase » l’auditeur, le coince, le déstabilise, et peut-être ne le satisfait pas pleinement, déplaçant l’attention de la musique vers autre chose, que ce soit la pensée ou l’image.

En bref, ne pensez pas avoir plus de deux heures de détente, prendre un bain dans le temps et profiter de la musique, Roger Waters vous maintient en tension pendant toute la durée et lorsque vous sortez, votre âme ne sera certainement pas libre et légère. .

NOTE : 7,00

Revue par Luca Trambusti pour musicadalpalco.com (Cliquez pour lire l’article en entier)

L’ÉCHELLE

Comfortably Numb
Les plus beaux jours de notre vie
Une autre brique dans le mur, partie 2
Une autre brique dans le mur, partie 3
Les pouvoirs en place
Le courage d’être hors de portée
Le bar
Avoir un cigare
J’aimerais que tu sois ici
Shine On You Crazy Diamond (Parties VI-VII, V)
mouton

Ensemble 2 :
En chair et en os
Courir comme un diable
Déjà vu
Déjà Vu (Reprise)
Est-ce la vie que nous voulons vraiment ?
Argent
Nous et eux
N’importe quelle couleur que vous aimez
Dommages cérébraux
Éclipse
Deux soleils au coucher du soleil
Le Bar (Reprise)
Hors du mur

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