Loraine James : Critique de l’album de comparaison douce

Lorsque James revisite une idée, ce qu’elle fait plusieurs fois, chaque deuxième passage révèle son processus d’évolution. « Glitch the System (Glitch Bitch 2) » reprend « Glitch Bitch », de son album de 2019 Pour toi et moi, laisser derrière soi. Alors que la refonte conserve le kick et le swing à mi-tempo du morceau précédent, elle abandonne la structure fixe 4/4 et compose les pads de synthé flottants et les kicks moelleux, produisant un push-and-pull mélodique qui s’envole avec abandon. De même, « Prelude of Tired of Me » propose un monologue intérieur marmonnant et une esquisse de rythme lourde, tandis que « Tired of Me », sept titres plus tard, arrive rafraîchi et avec plus d’audace. Ce qui semble au premier abord être une réticence – Loraine est de retour, marmonne-t-elle, mais elle ne le sent pas, ne veut pas en parler, ne veut pas y penser – se dissout brusquement dans une douce lumière dorée et les tons pincés d’un rayon de soleil pastoral. « J’ai tout laissé/Et je me demande/Comment pourrais-je retrouver le pouvoir ? » elle harmonise, délicatement.

Comparaison douce est parsemé de collaborations notables, peut-être en reconnaissance du rôle que joue la musique dans les années de formation, lorsque métaboliser ses propres pensées et émotions à travers les paroles et les gestes des autres devient si critique. James attribue aux groupes électroniques indépendants du début des années 2000 Lusine et Dntel comme source d’inspiration, et vous pouvez entendre leur influence sur « One Way Ticket to the Midwest (Emo) » qui met en vedette Corey Mastrangelo du groupe de math-rock Vasudeva. Sa folktronica chantante est doucement apaisante, offrant un moment de repos au milieu de l’album. Mais à travers la longueur et l’étendue de Comparaison douce, certaines collaborations, en particulier les ballades élégantes et sophistiquées mettant en vedette Eden Samara et George Riley, n’atteignent pas tout à fait le même niveau de résonance. Bien que délicatement chantés et produits avec goût, les deux n’ont pas le sentiment de transformation révélatrice transmis de manière si convaincante à d’autres moments de l’album.

Dans le morceau de clôture de l’album, « Saying Goodbye », Contour chante une phrase révélatrice : « Me regarder dans les yeux, c’est connaître mon conflit. » Son timbre velouté et sa douce cadence adoucissent les synthés fracturés et les percussions grinçantes de James. Avec la chanson titre d’ouverture, il constitue un serre-livre poignant à un album qui refuse de tracer un arc proprement concluant. Plutôt, Comparaison douce offre une invitation à témoigner d’une démarche humaine, difficile à définir et proche du cœur.

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Loraine James : comparaison douce