De son côté, Rosé s'est éclaté avec RosieLe premier single « APT. », une collaboration pop-rock contagieuse avec Bruno Mars. Malgré la structure et la prémisse simples du morceau, qui rappellent un jeu à boire coréen, Rosé se déchaîne. Sa voix s'élève sur des synthés flous et des percussions entraînantes, racontant les hauts, les bas et l'humour inhérent d'une nuit passée dans une stupeur ivre. Surtout, la chanson met en valeur son instrument le plus précieux : sa voix, un atout malléable qui peut chanter, crier, harmoniser et chanter sans perdre le timbre qui le rend reconnaissable dans n'importe quelle langue.
Le reste de Rosie ne capte pas la même étincelle : son récit dominant de chagrin se concentre davantage sur l'essai de différents styles en fonction de la taille. Le troisième single « Toxic Till the End » est un morceau synth-pop presque clinique qui donne le coup d'envoi d'une série de quatre chansons énergiques et confuses en genre qui représente l'arc le plus intéressant de l'album. Il y a un synthétiseur de basse en plein essor qui rappelle celui de Taylor Swift. 1989un motif qui aurait pu amplifier les pics émotionnels du disque s'il était apparu plus d'une ou deux fois. Les paroles détaillent une mauvaise relation dans laquelle les deux parties sont complices, créant un pont cathartique : « Je peux te pardonner beaucoup de choses/Pour ne pas m'avoir rendu mes bagues Tiffany », chante Rosé. « Je ne te pardonnerai jamais une chose, ma chère/Tu as gâché mes plus belles années. » Sa rage est un départ bienvenu sur un album qui, par ailleurs, exprime principalement du désir ou du regret.
Musicalement, Rosie se plante dans l'ombre du passé récent de la pop, se situant quelque part entre celui de Sam Smith À l'heure solitaire et celui de Halsey Badlands. Il y a « Drinks or Coffee », une tentative de hit pop sensuel aux influences R&B, partagé entre le méchant et le gentil ; il y a le petit hymne du drapeau rouge « Gameboy », qui superpose une boucle de guitare acoustique sur un morceau de jungle non spécifique ; il y a « Two Years », une autre version 1989-était Swift. Le dernier tiers de la tracklist rencontre la voix puissante de Rosé avec des sons de café fades, comme la jolie guitare jouée avec les doigts sur « Not the Same » ou le piano étouffé sur « Call It the End ».
Même avec le soutien d'un label majeur, d'un comité d'auteurs-compositeurs et de producteurs de stars et des huit années d'expérience de Rosé au sein de BLACKPINK, Rosie n'offre rien de révélateur ou d'excitant. Son écriture n'est rien en comparaison du canon des grands albums de rupture, avec des phrases comme : « Dans notre désert, toutes nos larmes se sont transformées en poussière/Maintenant, les roses ne poussent pas ici. » Le récit de Rosé sur la défaite de cette relation semble lointain : il y a un « nous », un « nous » et un « je » accompagné d'un « tu », mais aucune véritable affirmation de son propre point de vue, que ce soit dans le contexte de son personnage Rosé ou Rosie, 27 ans. Comparez cela à son travail avec BLACKPINK ; sur « Lovesick Girls », elle a chanté, entre le coréen et l'anglais : « Love is slippin' and fallin'/Love is killin' your darlin' », équilibrant l'expérience de la joie et de la douleur. En essayant d'être à la hauteur du trope de « l'album personnel », Rosie choisit d'explorer plutôt que de définir, et les sillons émotionnels sont polis et lisses. Que vous soyez un nouveau fan ou un Blink dévoué (comme on appelle les fans de BLACKPINK), vous risquez de vous sentir froid.