Paolo Jannacci et Stefano Massini seront les invités du Festival de Sanremo jeudi 8 février avec « L’uomo nel lampo », une chanson inédite de dénonciation sociale.
Jannacci et Massini ont depuis longtemps consolidé leur relation artistique grâce au spectacle théâtral « Storie » produit par le Piccolo Teatro di Milano qui les a vu protagonistes dans les grands théâtres italiens depuis 2020.
Sur la scène d’Ariston Massini et Jannacci donneront vie à une chanson à fort impact social et émotionnel, un sujet dont on ne parle toujours qu’à l’occasion d’événements graves auxquels on ne remédie jamais : les décès au travail. Souvent racontées avec des chiffres et des statistiques, elles restent des vies soudainement disparues, oubliées le lendemain.
En 2023, il y a eu 1 485 décès liés au travail. On dit souvent qu’ils sont morts par hasard et tout finit par être oublié.
Deux autres personnes sont mortes au cours des dernières vingt-quatre heures.
Il est certifié que 80 % des décès au travail ne surviendraient pas si les droits étaient protégés.
La chanson s’inscrit dans la tradition du théâtre chanté.
Ce soir, je joue en fait une pièce.Je parle en musique et Paolo chante le refrain.
« L’homme en flash » est un dialogue en musique.
Cette soirée sera une pièce très forte et dramatique sur un épisode qui s’est réellement produit.
Il y a un père décédé très jeune dans un accident du travail, un de ceux qui gangrènent notre actualité, sans faire l’actualité au point qu’ils ne font plus scandale parce que le travail est devenu un Far West et les droits sont un luxe. L’accoutumance aux soi-disant morts blanches est désormais un fait, et avec cette pièce de théâtre-chanson, nous essayons de lever le voile de la narcose.
La chanson est un petit portrait de la vie, dramatique parce qu’elle cristallise un dialogue impossible : à partir de cette photographie accrochée dans le salon, le père ne cesse de parler à son fils, qui entre-temps grandit dans la légende de ce père « mort en un flash ».
C’est un nouveau chapitre dans la collaboration qui me lie à Paolo Jannacci depuis des années, et qui depuis 2020 nous voit dans les théâtres de toute l’Italie avec les répliques de « Storie » au Piccolo Teatro de Milan. Cette collaboration me rend d’autant plus fière qu’elle s’inscrit dans un engagement civique, celui sur les morts dites « blanches », que j’ai dénoncé à de nombreuses reprises aussi pour des raisons familiales.
J’espère que cette pièce sensibilisera.
Les machines sont devenues compétitives avec les humains. La raison est que les machines n’ont aucun droit !
Paolo Jannacci ajoute :
Pouvoir se protéger et se protéger dans le monde du travail nous libère de la mesquinerie qui nous domine souvent. « L’homme en flash » est une petite contribution sur un ton poétique, pour ne pas oublier ceux qui sont morts au travail et pour toujours rester sur nos gardes, car nos vies en dépendent. L’Italie est une république démocratique fondée sur le travail, mais on l’oublie souvent. Je ne peux rien dire d’autre parce que je ne suis qu’un acrobate… Mais on le sait : les acrobates ont toujours dit des vérités amères.
« L’homme en flash » sera publié par ALA BIANCA sur toutes les plateformes numériques (audio/vidéo) après la représentation à l’Ariston le jeudi 8 février.
Ala Bianca, qui a toujours été « frontière » sur le marché pour son attention au contenu, des chansons populaires (« I Dischi del Sole ») aux chansons d’auteur (« I Dischi del Club Tenco »), les vingt ans de collaboration artistique avec Enzo Jannacci poursuivi avec son fils Paolo, la production de bandes sonores de films de réalisateurs prestigieux…, présente cette œuvre unique, poétique aussi mais de dénonciation sociale, grâce à la sensibilité et l’acuité des deux artistes-interprètes de la pièce : Paolo Jannacci – chant et piano, Stefano Massini, jeu d’acteur, histoire intense.
