Attendez : des chansons sur le mauvais bout de la bouteille et le voyageur fatigué loin de chez lui, ainsi que des références aux grandes foulées des magnifiques chevaux Palomino et des bottes Dan Post ? En effet, Où j'ai été est, à certains égards, un album country extrêmement respectueux, depuis son triumvirat sonore d'ouverture composé de vent sifflant, d'acier à pédale et de guitare acoustique jusqu'à son trot de clôture tracé au banjo avec un solo de violon. Chaque chanson ici repose sur la guitare acoustique, qu'il s'agisse de la boucle rythmique de style R&B qui ancre « Drink Don't Need No Mix » ou des accords massifs et majeurs de « Anabelle ». Shaboozey aurait écrit un album country entier auparavant Dame Wranglerses débuts chimériques en 2018 sur un major qui ont échoué en partie parce qu'il n'arrivait pas à décider de la cohérence de ses éléments constitutifs ; Où j'ai été fonctionne si bien parce qu'il commence clairement par le pays, puis le réorganise en fonction de ses besoins.
Ces besoins concernent presque invariablement ce qui va suivre et ce qui est meilleur. Ce regard vers l’avant est le véritable élément hip-hop de ces 12 chansons. « À l’est du Massanutten » est une œuvre remarquable. Il fait allusion au roi confédéré de la guérilla, John Mosby, pour justifier sa volonté de se diriger vers l'ouest et de rechercher « une terre pleine de rêves/Avec du lait, de l'or et du miel/J'attends juste pour moi ». C'est une chanson d'émancipation, tout comme « Anabelle » et « Let It Burn », des adieux attendus aux amants qui n'arrêteront pas de détruire votre vie. « My Fault », son magnifique duo avec Noah Cyrus, est une contrepartie radicale à « Right Back to It » de Waxahatchee ; plutôt que de retrouver la stabilité accueillante d'une relation, les deux parties la recherchent en se retirant séparément pour échapper à un cycle de « jeux de bar » et de pannes de courant. « Last of My Kind » offre d'abord une bouffée de nostalgie rétrograde (et le camée Kid Rock-lite de Paul Cauthen n'aide pas), mais sa marque unique de survivalisme promet finalement une sorte de préparation à tout ce qui arrivera. Il se lit également, glorieusement, comme une réplique noire à la paranoïa du sifflet de chien de « A Country Boy Can Survive » de Hank Williams Jr.
Où j'ai été se termine par « Finally Over », un riff débraillé sur les batailles entre la persévérance et la déchéance, le doute de soi et la croyance, le paradis et l'enfer. Cet album, semble-t-il se demander, sa sortie de l'industrie musicale, est-il le dernier souffle des deals du label ? C'est terre ferme pour la campagne, où le paradoxe des ruraux en quête de gloire dans les grandes villes a longtemps créé une tension existentielle irrésistible. C'est étonnant qu'il se soit demandé à voix haute sur ce morceau s'il devait vendre son âme pour « un autre moment viral » juste avant « A Bar Song » le rendit bientôt très célèbre. Mais heureusement, c’est l’œuvre de quelqu’un qui a plus à donner qu’un simple moment viral. Enraciné dans le passé mais ancré dans l'idée de trouver un avenir meilleur par tous les moyens nécessaires (partir, brûler, boire, se battre), Là où je suis allé, ce n'est pas là où je vais n'incarne pas une merveille à succès mais un auteur-compositeur qui a trouvé à la fois son mode et son moment.
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