« Au début, il y avait Jack, et Jack avait un groove. » En août dernier, cette phrase emblématique du classique de 1987 de Rhythm Controll, « My House », était la salve d'ouverture du set consécutif de Skee Mask avec le DJ de Rotterdam. Étranger au Festival Dekmantel d'Amsterdam. La proclamation en écho a servi de cadre à une boucle hardgroove bloquée en marche arrière qui semblait ouvrir un trou dans l'espace-temps, aspirant tous ceux qui se trouvaient à portée de voix de la scène d'UFO II. À l’intérieur de la faille, Skee Mask et Stranger ont distribué un barrage de techno classique de Ben Sims, Jeff Mills et Joey Beltram.
Il s'agissait d'un changement stylistique inattendu de la part de Skee Mask, de son vrai nom Bryan Müller, qui est surtout connu pour avoir bricolé des rythmes brisés imprévisibles issus d'un certain nombre de genres lourds de basse et de breakbeats. Sur ISS010, le 10ème EP de la série Ilian Skee d'Ilian Tape, il fait sa plus grande incursion dans la techno. Du début à la fin, le disque fonctionne sur des grooves rebondissants et étroitement bouclés à quatre sur le sol qui pompent comme des pistons graissés. Mais ne confondez pas leur répétition avec de la monotonie ; si les coups de pied martelants sont le châssis robuste de Müller, alors les périphériques sont son système hydraulique sifflant, sa lumière chaude au néon et ses jantes qui tournent.
Sur « Matchpoint », la ligne de basse répétitive peut induire une légère vision tunnel, mais les percussions amorphes de Müller sont la vedette du spectacle. Il parcourt un carrousel désorganisé de différents charleys, changeant de modèle et peaufinant continuellement les délais, les échos, les filtres et les effets inverses glissants. Le morceau suivant, « Double Standard », met de la même manière des synthés dubby à des fins plus aquatiques, les faisant tourbillonner autour d’un monolithe de groove. La façon dont Müller gifle différents éléments percussifs avec un son audible coup cela me fait penser à Jeff Mills, dont Müller a parlé à plusieurs reprises sur X (anciennement Twitter), j'essaie de m'identifier un morceau perdu depuis longtemps d'un DJ set de 1995 au Slam Club en Allemagne. Mills est un maestro derrière les platines, commandant l'équipement pour faire ce qu'il veut, et Müller suggère une assurance similaire en studio, bricolant dans ce qui semble être un état de flow invincible.
« Stomp » est l'endroit où Müller applique le merveilleux travail de synthé et de pad de Compromis à ses nouvelles expérimentations techno. En relâchant un peu l'accélérateur, il introduit le premier breakbeat de l'EP. L'espace d'un instant, techno rigide et rythmes breaks se frottent avant que Müller ne les soude ensemble avec une houle de synthé qui brille à blanc. Juste au moment où ils ont l'impression qu'ils vont se séparer, il déclenche un autre arc, avec des étincelles mélodiques s'envolant au loin. Avant la fin du morceau, Müller se livre à un peu de déconstruction IDM qui comble encore davantage le fossé entre ISS010 et son travail précédent, ne serait-ce que pour un instant. Le rappel est un répit bienvenu après une attaque à tendance hardgroove.