Dans les années qui ont suivi le dernier album des Softies, Melberg a joué dans des groupes comme Brave Irene et Knife Pleats, mais a également approfondi son travail d'auteure-compositrice-interprète en sortant des disques incroyables et ouverts comme celui de 2006. Chassez les nuages et 2009 Navire fait maisonqui avait plus en commun avec la finesse mélodique de l'ancien compagnon de tournée des Softies, Elliott Smith, qu'avec le punk de Bay Area. La franchise de sa voix et son langage sans fard sont devenus élémentaires, sa propre langue vernaculaire indie-pop. Melberg semble toujours parler le langage des mixtapes, le genre de mixtapes que l'on crée avec un message : identifier des sentiments précis et les exprimer si directement et sans équivoque que cela peut sembler un peu effrayant. Sur ces nouvelles chansons de Softies, la narration est souvent plus riche et plus visuelle aussi : un ciel rose et une roseraie servent de marqueurs du temps ; les bizarreries d'une vieille maison deviennent solides, même lorsque les paroles sont spartiates. « Headphones » capture l'essence de la rêverie du duo avec la brièveté d'un Yoko Ono Pamplemousse instruction : « Branche tes écouteurs/Directement dans mon cœur/Écoute/Écoute/Je t’aime. » Beaucoup de chansons parlent en fait des chansons elles-mêmes, comment « la radio country m'a rappelé que toi et moi n'étions pas censés être » ou comment « chaque chanson n'est qu'un soupir, un petit moment qui passe, une bouffée de fumée, une cascade, un appel longue distance. Comme toujours, une chanson indie-pop amplifie le discours timide, maillon de la chaîne de communication entre introvertis.
Ce qu’il y a de plus beau dans cette musique sobre et scintillante, c’est l’assurance et le réconfort qu’elle véhicule même lorsqu’on exprime des sentiments insupportables. Le mini-hymne « Tiny Flame » semble se concentrer de manière microscopique sur une relation qui n’a jamais pris son envol, mais il fait également un zoom arrière, avec le désir guttural d’un groupe de filles. « Ça a commencé avec une petite flamme/Et ça s'est terminé dans des larmes/Je n'avais pas ressenti ça depuis des années », chante Sbragia avec envie, anticipant le coup persistant de la rupture. « Bébé, quand tu penses à moi/N'oublie pas/Nous aurions pu être quelque chose. » Ces mots plus profonds sont chantés à l’âge adulte. Mais grâce au sage avantage des Softies, il y a aussi une plus grande force dans un nouveau départ. « Allumez un feu, laissez-le brûler et recommencez », chante Sbragia, et avec l'aide d'un ami et une chanson, elle le fait.
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