Critique : SLEAFORD MODS – « Uk Grim »

Jason Williamson et Andrew Fearn arrivent de Nottingham. Un élément à ne pas sous-estimer pour comprendre leur musique. Londres pas scintillante et cosmopolite, encore moins Manchester ou Liverpool.

Nottingham est la province anglaise et les deux sont l’expression concrète de la classe ouvrière britannique, visuellement, dans leur look, avec leur son, mélange d’électronica et de rugosité punk et avec leurs paroles, qui sont irascibles, abrasives et pas politiquement correctes. des maux et des contradictions du royaume de Charles.

Les deux barbùn, comme ils ont été décrits de manière hâtive et superficielle par un journaliste italien bien connu, ont publié, selon de nombreux mélomanes et critiques, l’un des actes musicaux les plus cohérents en circulation.

Les Sleaford Mods ne sont pas des enfants, ils ont tous les deux plus de 50 ans et « Uk Grim » est leur douzième album studio. Quatorze chansons pour un peu moins d’une heure de musique qui sont encore l’essence même de leur rage et de leur énergie sonore.

Le disque s’ouvre sur le manifeste du groupe, la chanson-titre Royaume-Uniun mélange explosif et menaçant de breakbeat, rap et post-punk avec la batterie qui ponctue le rythme et la ligne de basse qui donne de la profondeur au groove.

L’album présente également une collaboration avec Perry Farrell de Jane’s Addiction dans je saisune chanson sur l’obsession des Britanniques pour leurs téléphones portables et Florence Shaw de Dry Cleaning à Force Dix de Navarone, qui est la juxtaposition féminine parfaite et douce de claviers déformés et de basses perçantes.

Entre les chansons, il y a de la place pour moshing, comme dans le cas de Tilldipperaux tapis de clavier de Par terreplutôt que la basse Depeche Mode-esque À part de toi.
Dans le sound system du duo aussi l’introspection dans Les Claudius avec des souvenirs du Noël d’enfance de Williamson avec son « sweat à capuche Superman » et la critique de l’establishment de chansons comme Tory Kong et la bête de droite.

Le disque se ferme avec Rythme de classe. Un morceau qui déplace ce qui semble hip hop de l’aube du genre et qui se transforme en une synthpop mélodique à la fin. Encore un autre exemple du talent et de la vision sonore du duo.

Instinctif, dur, colérique mais aussi très érudit !

SCORE : 8,00

À ÉCOUTER MAINTENANT

Uk Grim – Force 10 de Navarone – Rhythms Of Class

À PASSER IMMÉDIATEMENT

Absolument rien… tout direct, droit, fort, puissant !

LISTES DE PISTES