OsamaSon : Critique de l'album psikotique | Fourche

Le dynamisme vocal est ce qui donne psychotique son style. Les récits d'OsamaSon sur les mouvements de briques et les tirs de balles n'ont jamais semblé crédibles, mais la façon dont il déforme son discours et manipule les fissures de sa voix transforme son jeu de rôle en une émission télévisée incontournable. Il a peaufiné son croassement sur « Maag Dump » depuis l'année dernière, « il suffit de marquer ». Lorsque sa voix est aiguë, comme sur « Function » ou « Gintama », il a l'air tellement geek qu'il pourrait éclater. Oussama est le plus sérieux lorsqu'il aspire à l'affection privée dans « In It » et « Getaway », ce dernier le mettant en lumière dans son état le plus découragé. En chantant un refrain qui est plus Chino Moreno que Jordan Carter, il n'a jamais semblé aussi honnête : « Je sais que tout est à toi/Tu ne l'as jamais demandé/Parfois, j'ai l'impression que tu ne voulais pas marcher pour ça/Je ne voulais pas ramper pour ça/J'ai tout mis en œuvre pour ça. »

En guise de disque, psychotique accomplit principalement ce qu’il vise, et pourtant il est difficile de me débarrasser de mon cynisme. À son apogée – en pensant à « Habits », « Addicted » et à tout cela allant de « In It » à « Whats Happening » – c'est fiévreux et galvanique, comme la sensation d'être si frit que vous ne pouvez pas dire si vous avez une peur bleue ou si vous passez un moment inoubliable. Mais OsamaSon et ses collaborateurs semblent déterminés à acheminer cette énergie turbulente… jusqu'à son point de départ. Sur « FMJ », le drone froid et rêveur d'Oussama tient bon face aux 808 torrents et aux trilles de synthé. Ce qui suit est un couplet surprise du Che, qui rappe comme s'il venait de redécouvrir « JumpOutTheHouse » et n'arrive pas à le sortir de sa tête. Ses jappements automatiques, censés être exaltants, semblent plutôt laborieux, surtout quand on sait qu'il est assez talentueux pour cultiver quelque chose d'original. Dans un changement soudain au milieu du couplet, le Che échange son WLR impression d'un gazouillis stoïque et guttural qui ne dure pas plus de trois secondes. «J'étais avec Lil O/We got O's/Smokin' buku bitches», entonne-t-il, empruntant brièvement un nouveau chemin avant de se retirer en sécurité. Sur le papier, la phrase ne veut rien dire, mais son discours suggère un salut contre le déjà-vu. Ou peut-être que c'est un vœu pieux.