Pepe: Récupérer la critique de l’album | Fourche de pas

Le DJ espagnol Pépe a commencé à produire des morceaux à l’âge de 16 ans, deux ans avant d’avoir l’âge légal pour sortir en boîte. Des années plus tard, sa musique a toujours la qualité onirique d’une piste de danse imaginaire, un espace idéalisé bien plus vivant que la réalité. Alors qu’il était encore adolescent, Pépe se faisait réarranger les synapses par Marcel Dettmann lors d’un pèlerinage au club sacré de Brighton, Patterns, où il finirait par devenir pensionnaire : « Je venais de Valence, où il n’y avait rien de tel à l’époque », dit-il. émerveillé. Sa musique brille de l’énergie écarquillée d’un converti.

Comme Dettmann, Pépe insuffle une chaleur subtile dans les espaces résonnants que sa musique peuple. Ses nappes de synthé ressemblent à de la tire et sont chaleureusement souples, tandis que les coups de batterie, les maillets scintillants et les touches chatoyantes semblent tous avoir un peu de mousse rampant sur leurs côtés. Son premier LP évocateur et propulsif, Récupérer, scintille dans un sillage entre les mondes et les genres. Des synthés comme des écharpes jetées suggèrent de la musique house. Les breakbeats évoquent des genres plus durs et plus puissants – dubstep, garage. Peu importe où vous pensez être dans l’une des pistes mercurielles de Pépe, le temps change et un changement aveuglant est en cours.

Le titre de l’album fait référence, dit-il, à la façon dont la nature « s’efforce de regagner du terrain, une fois que les humains sont retirés des rues ». Pépe a exprimé son intérêt pour l’architecture qui permet la flore, dans les villes couvertes de vert – une étreinte rédemptrice par le monde naturel du construit. Il semble attiré par l’endroit où l’agitation cède la place au calme, où un paysage encombré semble soudain se vider. Sur « Katta », un synthé taché comme un klaxon de camion se dissout brusquement en chuintant et en lorgnant, comme si la caméra avait fait un panoramique brusque sous une autoroute vers le royaume des insectes en contrebas. Des sirènes retentissantes, quelques centimes aigres-douces, font écho aux implications du béton nu sur « Optical: Activate » avant d’être submergées par le bas dans un bain chaud de tons longs. C’est un paysage fantasmagorique, où l’on ne sait jamais vraiment si l’on est en train de loucher dans une allée de briques ébréchées ou de briser la couverture nuageuse dans un hydravion.

Il est difficile de maintenir ce niveau d’attention sur 10 titres, mais l’oreille du détail de Pépe est si fine que chaque nouveau son arrive avec l’urgence d’un indice. Les pianos qui transpercent la lumière laiteuse à la dernière minute de « Act III : ‘Compact City Dream' » sonnent presque trop beaux pour être réels, tandis que les oscillateurs de « Resonant Bodies » semblent vous emmener vers le haut avec eux. Certaines de ses juxtapositions sont si radicales qu’elles en sont aveuglantes. Sur « Goma (Prime Mix) », un breakbeat moisi, évoquant le Burial et les allergies saisonnières, se retrouve noyé par des synthés bleu chlore et assailli par des percussions de maillet en plastique rose. Tu es pour toujours juste sur le point de découvrir votre véritable emplacement dans la musique de Pépe, pour vous tromper.