The Crow est l'anti-super-héros original. Son histoire parle de perte tragique, de faire face à la douleur de tout ce qui accompagne la perte d'un être cher, quelque chose que nous avons tous vécu ou rencontrerons à un moment donné de notre vie. Il s’agit de l’ombre sombre du chagrin, de ce que nous ferions si quelque chose d’aussi significatif nous était enlevé.
Le roman graphique original est profondément significatif pour beaucoup, et le personnage, son parcours et son besoin de vengeance ont inspiré de nombreux films au cours des trois dernières décennies. Notre version remonte à ce roman graphique de James O'Barr, que j'ai eu l'honneur de rencontrer peu de temps avant le tournage, et explore l'histoire d'amour comme moteur principal de notre film.
Ce qu'Alex Proyas a fait avec le Corbeau en 1994 – et l'incarnation emblématique de ce personnage par Brandon Lee – aura un impact à jamais sur cette génération et sur les autres à suivre. C’était un film déterminant pour la culture qui est apprécié à ce jour et qui a inspiré de nombreuses autres itérations à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’univers Crow.
Ce film a enflammé la jeunesse de l'époque, une jeunesse qui a grandi dans le hard, le rock alternatif, le punk et le métal, qui se régalait de MTV et de zines. Il reflétait cette génération dans l'esthétique du film, ses rues enfumées et pluvieuses, ses décors stylisés et subvertis, son héros vêtu de cuir et ses méchants brandissant des chaînes. Il exprimait son époque dans une vision très spécifique, axée sur la musique, qui s'adressait à un jeune public auquel on ne s'était jamais adressé de cette façon. C’est devenu un classique culte.
Notre interprétation du travail de James reflète également cette jeune génération, dont les goûts et les références ont radicalement changé par rapport au film original. Espérons que cela leur parle dans leur langue, avec leur style et leur musique et que cela leur fasse découvrir le film d'Alex Proyas et le roman graphique de James O'Barr, amenant ainsi un nouveau public au matériel source.
Car cette histoire est aussi universelle qu’un poème épique ou un mythe grec, elle traite des émotions très primitives et naturalistes de l’amour, du chagrin et de la rage et elle traite également des imaginations surnaturelles et physiologiques du paradis et de l’enfer, des morts et des morts-vivants. Il explore la grande force positive de l’amour et la grande force négative de la rage et de la haine qui se cachent dans son ombre, il se demande que ferions-nous, mais aussi que serions-nous devenus en le faisant. Quand Eric s'effondre sur le sol, couvert du sang des tués, nous le regardons profondément dans les yeux et il nous demande… pourquoi ?
Je suis très heureux d'avoir travaillé avec deux jeunes comédiens dont les performances sont la colonne vertébrale de ce film. Bill Skarsgård est si engagé et vulnérable, monstrueusement violent et délicatement tendre, il apporte tant de couches à l'émotion complexe d'un homme consumé par tant d'amour et de haine, mais aussi un homme qui fera tout pour la femme qu'il aime. Il se bat, engourdi par la douleur et le chagrin, tuant et mutilant pour celui qu'il aime… mais dans quel but ? FKA twigs apporte le même talent unique et merveilleux qu'elle apporte à l'ensemble de son volume de travail et de sa performance et le vide créé par son absence donne sans aucun doute la raison de la naissance de ce Corbeau.
