Marra arrive quand on s'y attend le moins, mais en réalité, sa présence est toujours nécessaire, presque inévitable, comme une constante dans un paysage sonore, celui italien, qui ne peut ignorer son empreinte.
Sa musique, ses bars, sont une nécessité culturelle, annonciatrice d'un retour au rap qui ne se limite pas à être simplement de la musique, mais à une réflexion et une critique existentielles.
Une fois de plus, le « Roi du rap » s'impose en maître, bouleversant les schémas du genre et dégraissant les personnages, les figures et les nombreux figurants qui peuplent la scène.
« PEACE IS OVER » n'est pas seulement un nouveau chapitre d'enregistrement, mais le dernier acte d'une trilogie narrative qui se développe à travers les albums précédents. Si dans « Persona » l'artiste explorait la « crise » de l'individu, interrogeant son parcours, sa vie et son identité, et dans « Us, Them, The Others » il abordait le « choc » entre être et apparaître, le troisième chapitre représente une synthèse, une transition de l'incertitude à la récupération de son être, une affirmation de soi qui est non seulement personnelle, mais universelle.
Dans le troisième chapitre, Marra ne recherche pas un conflit extérieur, mais un processus d'acceptation qui se répercute intérieurement, dans la solitude et le vide existentiel qui imprègnent le monde contemporain.
Sa « bulle » n’est pas une évasion élitiste ou un exil du snobisme intellectuel ; c'est un refuge nécessaire pour survivre dans un contexte social de plus en plus fragmenté et dénué de sens.
L’une de ces bulles est celle de chacun de nous, dans laquelle nous pouvons nous enfermer, mais il existe bien d’autres bulles qui représentent des univers différents : la bulle immobilière, la bulle crypto, la bulle anxiogène des réseaux sociaux, dans laquelle nous nous retrouvons souvent seuls.
L'écriture de Marracash devient ainsi une arme analytique, un scalpel qui trace les lignes d'une société à la dérive, incapable de discerner entre réalité et apparence. Ses bars sont des fouilles, des dénonciations d'une superficialité qui imprègne tous les recoins de nos vies : de la solitude induite par les réseaux sociaux, à la platitude des influenceurs, de l'uniformité de la pensée sociale à la corruption du système musical, désormais réduit à une machine. pour la production de succès, de performances et de rêves commerciaux, comme Sanremo.
Mais Marra ne s'arrête pas là. Son regard est également tourné vers l'horizon contemporain, vers les changements d'époque générés par la technologie et l'intelligence artificielle, qui ne sont plus seulement des outils, mais de véritables agents de désintégration de notre identité. Le monde dans lequel la foule, anesthésiée et passive, assiste aux événements en arrière-plan, est celui que Marra peint avec des tons sombres et désenchantés. L’image de la société contemporaine qui se dégage est celle d’un collectif hypnotisé, incapable de réagir au changement.
L'album est aussi une preuve d'affirmation et de force. Marra ne cherche pas à approuver ou à confirmer d'autres rumeurs. Il n’y a pas de vedettes, de collaborations ou d’invités. L'artiste construit son monde dans la solitude, ne faisant appel qu'à sa plume et au soutien de deux producteurs, Marz et Zef. Les échantillons prélevés par Ivan Graziani (Firenze, Canzone Triste), par Pooh (Uomini Soli), par BLUEM (Monedì) et par Giacomo Puccini (Madama Butterfly) ne sont pas de simples hommages, mais de véritables outils narratifs qui amplifient le message sous-jacent.
En plus des samples, des influences plus subtiles se retrouvent également sur l'album. Style ancien pur Crashesun goût rétro de Fou de Gnarls Barkley dans Les Misfits ont perdutandis que dans Factotumla base évoque la chevauchée hypnotique de Karmacome par Massive Attack, des références non aléatoires à la musique comme outil de modification de la conscience.
Après un voyage de 50 minutes dans l'introspection de l'artiste, vient leFin heureuse. La métaphore finale qui ressemble à la déclaration musicale et lyrique de Marra.
C'est sa règle, ses pensées et ses convictions, le portrait qu'il aime.
J'ai fini d'écrire l'album, tu finis de l'écouter, ma paix est sur le point de se terminer, cette bulle est sur le point d'éclater, nous sommes tous les deux sur le point de revenir à la réalité, à l'hypocrisie et aux masques, mais après la crise et les affrontements je sais qui je suis et ce que je veux, et que le seul bon chemin est le tien, il n'y a pas d'autre victoire que d'être soi, il n'y a pas d'autre moyen d'être soi que de choisir, la paix, la condescendance, c'est fini, là est une nouvelle paix, une prise de conscience.
Fabio Marracash, et au final c'est un Happy End !
À ÉCOUTER MAINTENANT
La paix est finie – Détox/Réadaptation – Seul
À SAUTER IMMÉDIATEMENT
Impossible de sauter une chanson. Écoutez tout du début à la fin !
NOTE : 8h00
SLAP DE PUISSANCE – NOTE 8,00
ACCIDENT – NOTE 7,75
LES ÉTRANGERS ONT PERDU – NOTE 7,50
LA PAIX EST FINIE – NOTE 7,75
DETOX/REHAB – NOTE 8,00
UNIQUEMENT – NOTE 8,00
Je suis tombé amoureux d’une IA – note 7,75
FACTOTUM – NOTE 7,50
VICTIME – NOTE 7,50
TROI* – NOTE 7,50
PENTOTHAL – NOTATION 7,50
ELLE – NOTE 7,50
HAPPY END – NOTE 7,50