Pour entrer dans le monde de Múm, vous avez besoin d'une disponibilité particulière: le temps, l'écoute des patients et la volonté de vivre dans un paysage solide qui ne fait pas de concessions à la hâte.
Il n'y a rien de immédiatement reconnaissable dans « History of Silence », et pour cette raison, il frappe. À douze ans après « Smilewound », le collectif islandais revient avec un emploi qui ne se livre pas à des élammoirs auto-élégants ou à des raccourcis nostalgiques. C'est un record qui vient quand il doit arriver, comme s'il émergeait d'un silence nécessaire.
Le titre est déjà une déclaration d'intention: l'histoire du silence en tant que matière première, comme un espace pour être habité et fracturé. Huit chansons enregistrées et démantelées sur deux ans, soigneusement modélisées entre l'électronique et les outils analogiques, qui oscillent entre la fragilité et les déchets d'intensité imprévisibles. Le groupe choisit d'expérimenter en jouant avec l'absence: amortissement, expansion, supprimer. Et c'est précisément dans la soustraction que le disque acquiert la force.
L'ouverture avec Tu me manques danser (Suggestif déjà à l'image du titre) L'ensemble résume bien: des lignes mélancoliques généralisées et orchestrales qui émergent juste puis dissolvent, des éléments hétérogènes qui trouvent la cohésion dans leur disparition continue. Aussi Doux dans le cœur L'essence de la formation incarne parfaitement: elle coule librement du début à la fin, avec des moments de silence disséminés qui servent à souligner les éléments musicaux.
Plus angulaire Seuls les oiseaux chanteurs ont une dent sucréequi déforme la voix humaine jusqu'à ce qu'elle le rend méconnaissable, combinant des pulsations pianistes avec une tension post-rock sublimée, presque liquéfiée. Ici, l'écriture devient un jeu d'illusions: ce qui semble disparaître percussivement lentement, laissant de la place à une autre forme.
Il ne manque pas d'épisodes narratifs, comme Un cœur sec n'a pas besoin d'être sinueuxinspiré par le roman Le cœur aride par Natalia Ginzburg, qui témoigne d'une influence littéraire italienne surprenante. L'album apporte des traces géographiques précises avec elle: née au Sutheesidudio en Puglia, il a ensuite déménagé entre Reykjavík, Berlin, Athènes, Helsinki, New York et Prague. Les arches de la Symphonie du Nord, enregistrée à Akureyri sous la direction d'ingi Garðar Erlendson, émergent discrètement, non pas comme un guirlande mais comme une résonance supplémentaire, qui amplifie sans casser la fragilité des chansons.
Ce qui surprend, c'est la cohésion du résultat: «Histoire du silence« Ce n'est pas un collage de fragments dispersés, mais un organisme vivant, qui respire. Sa force réside dans la capacité de ne jamais crier, tout en maintenant la tension et le dynamisme. C'est un enregistrement qui montre comment le silence, s'il est habité avec l'intelligence, peut devenir le plus radical des déclarations.
Près de trente ans après leur formation, le Múm signe un travail conscient de leur carrière. Ce n'est pas un retour au sens nostalgique, mais un nouveau départ qui revient au groupe une voix claire, énigmatique et nécessaire.
À une époque publiée par Noise, et par écoute inutile et bon marché, le Múm se souvient que la vraie révolution peut être dans le silence de la musique.
Écouter immédiatement
Miss You Dance – Seuls les oiseaux chanteurs ont une dent sucrée
Sauter immédiatement
Impossible de sauter le voyage sonore du Múm
Score: 8,50
Liste de piste
Tu me manques danser
Tuer la lumière
Doux dans le cœur
Avignon
Seuls les oiseaux chanteurs ont une dent sucrée
Notre amour est déformé
Un cœur sec n'a pas besoin d'être sinueux
J'aime secouer
Discographie
2000 – Hier était dramatique – Toray est OK
2002 – Enfin, nous ne sommes personne
2004 – L'été fait du bien
2007 – Allez-y en train de salir le lierre de poison
2009 – Chantez des chansons que vous ne connaissez pas
2013 – Smilewound
2025 – Histoire du silence
VIDÉO
Web & social
https://www.instagram.com/mumtheband/
https://mumband.bandcamp.com/album/history-of-silence
La revue de l'article: Mùm – « History of Silence » vient du journal.